Extraditions d'un autre temps
On leur reproche des faits liés à la révolution manquée des années 70, quand ces personnes étaient, pour la plupart, à peine sorties de l'enfance.
Depuis, femmes et hommes avaient tourné la page et rendu les armes, mais attentats sous faux pavillon (cf Piazza fontana et gare de Bologne) et matraquage médiatique étaient parvenus à leur faire porter seul.e.s le chapeau de la violente Histoire italienne alors même que, au contraire du reste des acteurs de la tragédie italienne dont iels ne furent qu'une toute petite partie émergée, iels ne visaient pas les civils.
À chaque élection depuis leur accueil officiel, leur vie reconstruite tant bien que mal, leurs proches, conjointes et conjoints, enfants, petits enfants et ami.e.s, devaient trembler de les voir servir d'atouts de campagne, leur vie détruite pour l'exemple.
Un exemple qui fait tomber pourtant le masque de la Justice : Il ne s'agit pas là de protéger la société : les pseudos globules blancs attaquent ici des organes sains, guéris, selon ses propres critères. Il ne s'agit pas de réinsertion, mais de désinsertion. Il ne s'agit pas d'éviter la récidive, qui n'a plus eu lieu depuis 40 ans. Il s'agit de punir. Punir 40 ans après les faits, des personnes désormais âgées, et qui, à part les rêves et les regrets, n'ont plus rien de commun avec les jeunes gens poussés autrefois, par la violence, le sang et les armes, dans leur derniers retranchements, dans une ébullition ou chacun.e était prêt.e à tout pour se défendre et défendre le bien commun contre une société malade, gangrenée, liberticide, oppressive et corrompue.
Il s'agit de vengeance du capitalisme, peut-être, il s'agit de mâter une opposition, de lui montrer qu'on la poursuivra jusqu'au bout de la vie, mais en aucun cas de Justice.
Voici le seul article récent que j'ai trouvé en français qui soit libre d'accès.
https://www.politis.fr/articles/2022/03/la-france-va-t-elle-extrader-dix-refugies-politiques-italiens-des-annees-1970-44186Voici la traduction d'un article de l'AGI, Agenzia Italiana
https://www.agi.it/estero/news/2022-03-23/francia-udienze-estradizione-brigatisti-in-italia-16105317/ Les auditions sur l'extradition de dix anciens fugitifs italiens ont commencé en France
Arrêtés en avril 2021 dans le cadre de l'opération Ombre Rosse et impliqués dans le terrorisme d'extrême gauche entre les années 1970 et 1980, la plupart d'entre eux sont d'anciens membres des Brigades rouges.
AGI - Les audiences se sont ouvertes à Paris sur l'extradition des dix Italiens arrêtés en France en avril 2021 dans le cadre de l'opération Ombre Rosse et impliqués dans le terrorisme d'extrême gauche dans les années 1970 et 1980. La plupart d'entre eux sont d'anciens membres des Brigades rouges.
Les premiers à comparaître sont Giorgio Pietrostefani - ancien leader du mouvement Lotta Continua, aujourd'hui de santé instable et considéré comme l'instigateur du meurtre du commissaire Luigi Calabresi en 1972 - et Enzo Calvitti, l'une des figures les plus importantes de la colonne romaine des Brigades rouges, sur la tête duquel pèse une peine de 18 ans et sept mois de prison.
Les autres suivront, par blocs. De Narciso Manenti des Noyaux Armés contre le Pouvoir Territorial - condamné à la prison à vie pour le meurtre du carabinier Giuseppe Gurrieri en 1979 - à Giovanni Alimonti, taupe des Brigages Rouges à la Chambre quand il était standardiste à Montecitorio, Roberta Cappelli - impliquée dans plusieurs meurtres de membres des forces de police - et Marina Petrella, entre autres responsable de l'enlèvement en 1980 du juge Giovanni D'Urso et déjà menacée d'extradition après une première arrestation en 2007, finalement annulée par le président de la République française de l'époque, Nicolas Sarkozy, pour des raisons humanitaires.
Seront également présents au tribunal les anciens membres de la Brigade Sergio Tornaghi et Maurizio Di Marzio. Les audiences se termineront avec Raffaele Ventura, ancien membre du groupe Autonomia Operaia de Milan surnommé Coz, et Luigi Bergamin, ancien militant du groupe Prolétaires armés pour le communisme, condamnés pour complicité morale dans les meurtres du maréchal Antonio Santoro et de l'agent de Digos Andrea Campagna. Bergamin a tenté d'obtenir la prescription pour l'une des deux infractions, mais sans succès, car lui a été reconnu le statut de récidiviste.
En janvier dernier, la Chambre de l'Instruction de la Cour d'appel de Paris a décidé de reporter les audiences, jugeant que les documents envoyés par la justice italienne étaient incomplets. La même chose s'est produite en septembre 2021, lorsqu'il a été demandé à l'Italie de compléter les demandes d'extradition par quelques documents supplémentaires.
L'arrestation des dix terroristes d'extrême gauche a été accueillie avec satisfaction en Italie, après des années où la "doctrine Mitterrand" - une théorie développée par l'ancien président français François Mitterrand, selon laquelle il était considéré comme juste d'accorder l'asile aux prévenus et aux personnes condamnées pour des actes criminels d'inspiration politique commis de nombreuses années auparavant - n'avait pas permis à l'Italie de demander l'extradition.
"J'espère que l'Italie saura tourner la page d'une histoire pleine de sang et de larmes", a commenté le ministre français de la Justice, Eric Dupond Moretti.
Ce n'est pas en enfermant des soixantenaires dans des prisons spéciales que l'Italie tournera la page, non. Cesare Battisti avait fini par se laisser convaincre que son extradition permettrait de rouvrir les dossiers, de tout remettre sur la table, de déterminer l'ensemble des responsabilités, et pas seulement les conséquences. Il a appris à ses dépends depuis que cette promesse était mensongère. Tout au plus les responsables de la tragédie étouffent sous le tapis leurs opposants de l'époque.
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